Notre avis sur Shadow pour jouer à Star Citizen

Dans les lignes qui suivent est relatée, sans compromis, l’expérience Shadow que je teste depuis un mois sur le jeu le plus ambitieux de tous les temps.

Après une rapide consultation de la rubrique « telemetry » du site de RobertsSpaceIndustries sur les configs requises pour jouer à Star Citizen convenablement, le constat est sans appel. Mon PC qui a 9 ans ne fera pas l’affaire ! Deux options s’offrent à moi. L’améliorer, ou en racheter un neuf, ce qui au niveau du budget revient sensiblement au même. N’ayant pas 1500 à 2000 euros à claquer sur un coup de tête, j’ai opté pour une solution alternative : le Shadow.

Ce service de Cloud Computing français (cocorico, béret, baguette) est un des premiers voire le premier service à proposer à la location un accès à un PC à distance, dont les configs annoncées sont équivalentes à un PC d’environ 1500 euros. Tout ceci pour la modique somme de 39,95 euros par mois sans engagement ou 29,95 euros mensuel avec un engagement d’un an. Cerise sur le gâteau, on bénéficie d’une période d’essai de 30 jours. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre de l’essayer et une simple consultation du compte en banque a fini de me décider par ce simple calcul (même à 40 euros par mois il me faudrait 3 ans pour arriver au prix d’une machine neuve qui devra être améliorée ou changée rapidement après).

L’activation m’a laissé sans voix, une fois la commande passée, 20 minutes plus tard, mon Shadow était activé ,prêt à fonctionner. Le principe est simple, une fois l’application installée sur périphériques mobiles ou le launcher sous Windows, macOS ou Linux, on obtient un stream vidéo de votre PC à distance. Quelle est la véritable config du Shadow, nul ne le sait. Ce sont des grosses bécanes à processeurs Xéon avec des cartes graphiques équivalentes à une GTX 1080 et stockage SSD de 256 Go (jusqu’à 1 To en option) et 12 Go de RAM.

Pour envisager de profiter pleinement du Shadow une connexion internet de qualité est indispensable. Dans le cas présent, fibre d’Orange de compétition.

Mais venons-en au fait, une fois Star Citizen installé, je connecte mon Hotas (manche à balai de l’espace, pour piloter les vaisseaux en tout genre) et là, c’est le drame ! Aucun périphérique n’est reconnu autre que mon clavier et ma souris (bluetooth d’ailleurs).

Précision importante pour vous gamers, la reconnaissance dite « USB à distance » est une option uniquement opérationnelle à ce jour sur le launcher Shadow Windows ! Impossible donc d’envisager d’utiliser son Hotas avec son mac, pour le moment.

Un point important de Shadow, c’est son évolutivité, et son écoute de la communauté. Suite à cette déconvenue, s’en est suivi un échange de mails auprès de l’assistance car la solution présentée dans la rubrique ne marchait pas plus. De la communauté est venue la solution, un petit tour sur Github pour récupérer un petit fichier à la douce consonance scandinave UsbDk_1.0.19_x64  et le tour était joué. Mon périphérique désormais reconnu, l’expérience allait vraiment pouvoir commencer.

Fluide, aucun ralentissement, résolution graphique Full HD en High, tout passe crème, rien ne lague. La magie opère, enfin. N’étant pas un fragger de l’espace, je ne relève aucune latence, que ce soit avec le Hotas en usb ou avec le clavier souris en bluetooth. Le pari Shadow dans mon cas est un succès ! Passé le petit problème de la reconnaissance des périphériques, le rendu en jeu est à peine croyable. Le seul bémol se situe lors des sessions de rase mottes ou parfois j’ai l’impression que les textures se chargent par paquets. Cela vient-il de la technologie du Shadow et qu’il n’alloue pas assez de RAM ou du fait que Star Citizen soit encore en développement, difficile d’y répondre.


Toutefois, deux types de joueurs cohabitent, Casual et Core gamers. Pour modérer l’enthousiasme que le début de l’article peut susciter chez les Casuals comme moi, beaucoup d’entre nous dans la rédaction sont des joueurs acharnés/réguliers/hardcores, il faut donc que l’on précise quelques points importants du fonctionnement d’un système en Cloud Gaming.

Aujourd’hui vous avez un PC avec un écran branché dessus, vous avez une latence de connexion (en fibre optique) assez faible. Si vous passez en Cloud Gaming, il faut savoir que tout passe par la fibre.
Un exemple assez simple, si vous avez 8 ms de latence avec le serveur Shadow, tout est soumis en upload et en download à cette latence, donc votre souris a 8 ms de ping pour envoyer l’info et l’affichage de la souris qui se déplace a lui aussi 8 ms de ping en download.

Donc prenez garde à votre réseau domestique et à votre connexion. Un petit test de ping s’impose. D’après les tests que l’on à mené fin 2018, si vous avez plus de 8ms de ping en fibre, la latence se fait sentir car le ping médian sur BattleField 5 passe au dessus de 100ms. Si vous êtes un chanceux avec moins de 2ms de ping vous devriez avoir une expérience « proche » d’un PC local, sauf pour les joueurs les plus aguerris.

Donc, si vous êtes amateurs d’hardware performant et que vous achetez la dernière souris Steelseries avec une latence de 0.2 ms et un taux de rafraîchissement de 2000 Hz, si vous êtes un gros joueur de FPS ou de jeux compétitifs, si vous êtes fan du 4K à 144Hz, si vous n’aimez pas le temps de chargement des textures sur Star Citizen, le Cloud Gaming n’est clairement pas fait pour vous, du moins pas pour le moment…

Cette solution a de nombreuses limitations techniques et on vous invite à bien lire et vous renseigner avant de choisir Shadow ou n’importe quelle solution de Cloud Gaming. Malgré les limitations techniques, le Cloud Gaming permet de mettre à disposition des machines très performantes à des prix accessibles.

La technologie du Cloud Gaming est désormais le terrain de chasse des plus grands (Google, Nvidia, Microsoft, etc). Face à ces mastodontes, le gros plus du Shadow est le fait de proposer un accès depuis n’importe quel appareil à un vrai PC. Reste à voir comment la société Blade avec son Shadow arrivera a tirer son épingle du jeu.

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