Nous l’attendions depuis des années et nous l’avons enfin eu : le décollage de la gigantesque fusée de chez SpaceX, la Super Heavy et le Starship ce 20 avril 2023.
En effet, initialement prévu le mercredi 19 avril 2023, les équipes de chez SpaceX avaient dû reporter le lancement, à cause d’une vanne qui était restée gelée. Ce lancement a donc eu lieu devant des millions de téléspectateurs, oui rien que sur le live Youtube de SpaceX on était à plus de 1 million de personnes ; mais ça ne s’est pas passé comme prévu.
La Super Heavy est une fusée qui sera réutilisable et permet de propulser le vaisseau Starship en orbite, qui lui aussi se veut réutilisable.
Un décollage à la SpaceX
À la fin du compte à rebours, qui faisait battre nos cœurs à mille à l’heure, ce monstre d’acier inoxydable de 9m de diamètre et de 120m de haut, à commencer à quitter le pas de tir dans un déluge de feu et de béton (on va en reparler). Mais dès le début, la télémétrie nous a indiqué que les problèmes ont commencé avec la perte de 3 moteurs Raptor.
Ensuite, c’est à 30 secondes qu’un autre moteur a littéralement explosé sous nos yeux ; à ce moment-là on peut vraiment constater que les choses ne vont pas, car le panache de flammes qui sort des moteurs n’est vraiment pas uniforme et équilibré.
Sur les magnifiques images de SpaceX on peut voir qu’au minimum 6 moteurs Raptor on rendu l’âme rendent forcement la suite de l’ascension presque impossible ; l’apogée (l’altitude maximum) de la Super Heavy a atteint 39km d’altitude.
Il semblerait que les équipes ont tenté la séparation du Starship mais ce dernier est resté bloqué. On en sera plus dans les prochains jours si cela était voulu ou pas vu la tournure des événements.
C’est alors que la fusée s’est lancée dans un ballet de loopings impressionnants, et fait assez spectaculaire pour le noter, sans se désintégrer.
Mais après à peine 4min de vol et voyant leur fusée partir en vrille, les ingénieurs de SpaceX on procédé au déclenchement des explosifs d’autodestruction de la fusée. Ce prototype a donc fini comme toutes les premières fois chez SpaceX : par une explosion.
Un pas de tir… détruit
Avec une telle puissance au décollage, autant vous dire que le pas de tir n’a pas été épargné, d’autant que SpaceX n’avait prévu aucun système d’atténuation que l’on nomme “déluge”.
Comme on peut le voir sur cette image ci-dessous, les 33 Raptor ont littéralement formé un cratère sous la table de lancement.
Ici on peut voir l’énorme quantité de débris qu’a provoqué le décollage.
D’ailleurs, déjà en 2020 Elon Musk savait qu’il prenait un risque de ne pas avoir de système de “déluge”.
“On aspire à ne pas avoir d’inverseur de flamme à Boca, mais cela pourrait s’avérer être une erreur.”
Elon Musk via Twitter en 2020.
Loin d’être un échec
Il est vrai qu’au premier abord on pourrait penser que cela est un échec, mais dans le fond et dans l’esprit d’Elon cela n’en est rien. Oui, sa devise chez SpaceX est “d’essayer, rater, apprendre puis recommencer”. Tous les prototypes de l’entreprise ont connu ces étapes, les débuts de la Falcon 9 ont démarré en mille morceaux, tout comme les premiers vols du Starship.
Voici les points positifs que l’on peut retenir :
- Pour commencer, la fusée n’a pas explosé sur le pas de tir et donc n’a pas détruit entièrement ce dernier. Reconstruire un nouveau pas de tir aurait fait prendre énormément de retard à l’entreprise sur son planning.
- En seulement quatre minutes de vol, les ingénieurs ont forcément récolté énormément de données, qui serviront pour les prochains vols.
- Les tuiles du bouclier thermique sur le Starship ont visiblement bien tenu lors de ce décollage, du moins nous n’avons pas constaté de délitement du bouclier sur les images.
La suite
Pour l’heure, il est impossible de dire quand SpaceX sera en mesure d’effectuer un nouveau lancement, tant le pas de tir a été endommagé. De plus, il y a fort à parier que l’entreprise va installer un système de “déluge” qui va rallonger le délai.