Bonjour à toutes et à tous,
Voici un article qui sort un peu des sentiers habituels de la CTV. Mais je vous rassure, Star Citizen n’est jamais bien loin.
Je vais vous parler d’impression 3D ! Et donc, tout naturellement d’impression 3D de vaisseau du jeu…
Mais avant tout, faisons un petit point de rappel sur ce qu’est l’impression 3D.
L’impression 3D
Vous avez tous déjà dû entendre parler de l’impression 3D. Elle consiste à fabriquer une pièce en volume par ajout ou agglomération de matière, par empilement de couches successives.
Il existe plusieurs technologies d’impression 3D, la plus répandue et la plus connue étant le FDM (Fused Deposition Modeling) qui fonctionne avec le dépôt d’un fil plastique ou d’une matière sur un plateau chauffant. La succession des couches de filaments formant au fur à mesure la pièce en 3D. Pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article.
Dans mon cas, je n’utilise pas une imprimante 3D de type FDM mais une de type SLA (stereolithograph apparatus ou Stéréolithographie). La technologie SLA consiste à faire durcir de la résiné liquide photosensible via une source de lumière UV. La base de la technologie se fait avec un laser, mais certains fabricants, afin de réduire les coûts, utilisent un écran LCD. Ainsi, l’écran LCD laisse passer la lumière UV pour créer la forme de la couche voulue.
Pour ma part, le modèle de mon imprimante 3D SLA est la Anycubic Photon S.
Je ne rentrerai pas trop dans les détails, afin de ne pas vous perdre. Je vous laisse encore un petit lien pour en savoir plus sur le SLA.
Voici un autre lien qui énumère les différences entre FMD et SLA. Et pour finir, je vous conseille la chaîne Youtube de Thomas / Polyworkshop. On y trouve de nombreux tests d’imprimantes très bien réalisés.
J’ai acheté cette imprimante 3D, en partie, pour réaliser des vaisseaux Star Citizen en 3D, alors allons y…
Les modèles 3D
Pour commencer, afin d’imprimer un vaisseau, il nous faut un modèle 3D. Si vous êtes très compétent dans la création 3D, vous pouvez créer votre propre modèle. En ce qui me concerne, ayant une méconnaissance totale dans ce domaine, j’ai récupéré directement des modèles 3D de vaisseaux que des personnes ont réalisés. Je vais sur le site thingiverse.com, qui est l’un des nombreux sites où l’on peut trouver des modèles 3D de toutes sortes (gratuits ou payants).
Le Gladius
J’y ai donc trouvé le modèle de l’Aegis Gladius.
Et le travail ne fait que commencer. Car ce fichier 3D n’est pas imprimable tel quel (ce serait trop facile…). Il va falloir faire en sorte qu’il le devienne.
Pour cela, j’utilise un logiciel français (et oui cocorico) : Lychee. Il va nous permettre d’éditer et de modifier notre fichier 3D. Alors oui, il est payant (30€) mais la qualité ça se paye. De plus, il est possible d’avoir une version d’essai pendant 30 jours. Et sincèrement, vu le prix qu’on met dans l’imprimante et ses accessoires, ce n’est pas cher payé pour un outil indispensable. Cela dit, vous trouverez des logiciels gratuits sur le net : Chitubox en tête.
Voici à quoi il ressemble, une fois téléchargé dans le logiciel :
:
On remarque qu’il dépasse ma zone d’impression (en rouge), il va donc falloir le réduire en taille. De plus, certaines zones de la pièce sont dans le vide, hors il va falloir les supporter pour que l’impression se fasse correctement. C’est alors qu’on arrive à une des phases les plus importantes de l’impression 3D : la mise en place des supports.
Les supports
Le logiciel a une fonction automatique, où un algorithme va positionner pour vous les supports nécessaires.
Malheureusement, ce mode n’est pas encore au point. En effet, comme on peut le voir, le logiciel a mis un enchevêtrement de supports qu’il sera difficile d’enlever et surtout beaucoup trop proche de la pièce. De plus, je n’ai pas envie de voir des traces de support sur le dessus du vaisseau.
C’est pourquoi j’effectue cette étape manuellement. Je vais réorienter le vaisseau et utiliser une fonction indispensable : le détecteur de minima. Comme son nom l’indique, il va détecter les zones qui ont besoin d’avoir des supports. Cela réduit au strict minimum le nombre de supports qu’il vous reste à poser.
Ensuite, c’est votre vécu et les essais qui vont vous permettre de comprendre le principe. Car par moment, le détecteur de minima n’est pas suffisant et votre pièce sera ratée.
Sur ce Gladius, j’ai rajouté en plus de gros supports, afin de gagner en stabilité. Mais sachez que depuis l’acquisition de l’imprimante, j’ai réalisé des dizaines d’impressions, toutes ratés, avant de bien réussir une impression du premier coup. Il faut persévérer et tester, encore et encore…
L’impression
La pièce étant prête, il nous reste encore les paramètres de la machine à définir : temps d’exposition aux UV, taille de la couche de résine, vitesse de remontée et de descente du plateau, etc. Là aussi, un mauvais réglage et c’est le bug assuré. Sachant que ces paramètres vont varier en fonction de la résine utilisée.
Une fois l’impression lancée, il ne vous reste plus qu’attendre plusieurs heures, en l’occurrence 12H et de croiser les doigts pour que ça marche.
Post-impression (nettoyage)
Une fois l’impression terminée, le travail n’est pas encore fini.
Car c’est là le gros inconvénient de l’impression résine SLA, c’est le traitement post-impression. En effet, une fois votre pièce finie, celle-ci est couverte de résine liquide. Il va donc falloir enlever cette couche de résine en plongeant la pièce dans un bain d’isopropanol. Et à ce moment là, mieux vaut être dans une pièce aérée et porter un masque de protection anti-émanation ainsi que des gants, car les vapeurs d’isopropanol sont vraiment intenses et désagréables.
Une fois ce nettoyage réalisé, il faut mettre la pièce sous une lampe à UV, afin que la résine finisse de durcir.
Ensuite, il faut filtrer et mettre dans le pot la résine qui reste dans votre bac, puis, bien nettoyer le plateau et le bac pour ne pas laisser de résine dessus.
Vous le voyez, cette étape de post-impression est contraignante. Il faut bien avoir cela en tête avant de vouloir acheter une imprimante SLA. Mais le jeu en vaut la chandelle, au vu de la qualité d’impression.
Suppression des supports
Maintenant que tout est nettoyé et propre, nous pouvons donc passer à l’étape de suppression des supports. Les supports ne se retirent pas en tirant simplement dessus. Pour ceux de petit diamètre, oui, c’est possible mais pour les plus gros il va falloir les couper. Pour cela, utilisez une petite pince spécialisée et allez-y doucement.
Comme vous pouvez le constater, l’erreur est vite arrivée… La résine que j’utilise fait des pièces très fragiles, je m’en suis rendu compte à mes dépends. Mais la super glu est du coup passée par là.
Pour les traces de supports, un petit coup de lime ou de papier ponce, et cela ne se voit presque plus.
Résultat final
Et voilà un beau Gladius de presque 14cm de long ! Personnellement, je trouve la qualité vraiment exceptionnelle et d’une finesse incroyable.
Et c’est bien pour cela que j’ai sélectionné ce type d’imprimante 3D. C’est vraiment le top pour l’impression des figurines et autres petites pièces.
Désormais, il ne me reste plus qu’à explorer le monde de la peinture sur miniature, pour en faire un « vrai » vaisseau. Mais ça, c’est une autre histoire, que je ne manquerai pas de vous conter…
Relu et corrigé par Optimus13